Sylvanus Olympio

 


French

Sylvanus Olympio, né le 6 septembre 1902 à Kpando et assassiné le 13 janvier 1963 à Lomé, est un homme politique togolais, premier président de la République togolaise du 15 avril 1961 au 13 janvier 1963, date de son assassinat devant l'ambassade américaine de Lomé lors du coup d'État de 1963 fomenté par Gnassingbé Eyadema. Mais avant cela, il a été aussi Premier ministre du Togo à partir d'avril 1958, après les toutes premières élections législatives libres et transparentes ; il prit ses fonctions après une cérémonie solennelle à la Chambre des représentants le 16 mai de la même année.

Une fois l'indépendance du Togo proclamée le 27 avril 1960, les premières élections législatives et présidentielle ont lieu le 9 avril de l'année suivante en même temps qu'un référendum constitutionnel.

Mettant fin au multipartisme qui avait jusqu'alors cours dans le pays, Olympio n'organise pas des élections de nature démocratique. En tant que premier ministre et chef de l'état par intérim, il empêche ainsi une coalition de partis d'opposition composée de l'Union Démocratique des Populations Togolaises (UDPT) et de la Juvento de présenter ses candidats. Son Parti de l'unité togolaise remporte ainsi la totalité des sièges en l'absence totale d'opposants, tandis qu'Olympio est élu président dans les mêmes conditions. La nouvelle constitution qu'il fait adopter le même jour par référendum fait passer le pays d'un régime parlementaire à un régime semi-présidentiel lui octroyant des pouvoirs élargis.

Olympio met rapidement en place un régime autocratique excluant les élites politiques du nord du pays et s'appuyant sur celles du milieu des affaires du sud, auparavant privilégiées à l'époque coloniale. L'année suivante, les partis politiques autre que le PUT sont interdits, ce dernier étant de fait érigé en parti unique, et l'opposition est réprimée

Sylvanus Olympio n'est pas opposé à la France mais souhaite consolider l'indépendance du Togo par une politique d’équilibre, en développant des rapports diplomatiques et économiques avec d'autres pays que le France, comme l'Allemagne ou les États-Unis. Sa politique est jugée par le gouvernement français opposée aux intérêts français. En mai 1960, il avait confié à l’AFP : « Je vais faire mon possible pour que mon pays se passe de la France ».

Le Togo ne participe pas aux conférences d'Abidjan et de Brazzaville de 1960, et de fait ne fait pas partie de l'Union africaine et malgache de coopération économique. En septembre 1962, un accord est signé qui prévoit la création d'une banque centrale togolaise composée d'une direction franco-togolaise. Le franc togolais est garanti de façon illimitée par le Trésor français. Début 1963, Olympio envisage de sortir de la zone franc (CFA).

Il fut reçu le 31 mars 1962 par Jacques Foccart, le conseiller de l'Elysée pour l'Afrique, dix jours après avoir rencontré le président Kennedy à Washington. Dans un entretien donné à la presse en 1995, Foccart déclarera que « Sylvanus Olympio n’était pas un de nos amis. Avec lui, mes relations n’ont jamais été cordiales comme celles que j’entretenais avec Nicolas Grunitzky [l’homme qui devait lui succéder après le coup d’État]

Sylvanus Olympio est mort dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963. Il est d'abord attaqué le 12 à 23 heures devant son domicile par un commando de six hommes, puis est assassiné le lendemain matin à 7 h 15 devant l'ambassade des États-Unis à Lomé où il s'était réfugié. Selon Gilchrist Olympio, l'un des fils du défunt, c'est l'ambassadeur français Henri Mazoyer qui a prévenu l'ambassadeur américain Leon B. Poullada de la situation à l'ambassade américaine dans la nuit, vers 3 h 30. Ce dernier se serait rendu à son ambassade, y aurait retrouvé Sylvanus Olympio, et aurait prévenu son homologue français de la situation. À 7 h 15, trois coups de feu sont entendus provenant de l'ambassade américaine où Sylvanus Olympio a été retrouvé assassiné.

Sylvanus Olympio, born September 6, 1902 in Kpando and assassinated on January 13, 1963 in Lomé, is a Togolese politician, first President of the Togolese Republic from April 15, 1961 to January 13, 1963, the date of his assassination in front of the American Embassy in Lomé during the 1963 coup fomented by Gnassingbé Eyadema. But before that, he was also Prime Minister of Togo from April 1958, after the very first free and transparent legislative elections; he took office after a solemn ceremony in the House of Representatives on May 16 of the same year.


English 

Once the independence of Togo was proclaimed on April 27, 1960, the first legislative and presidential elections took place on April 9 of the following year at the same time as a constitutional referendum.

Putting an end to the multi-party system that had hitherto prevailed in the country, Olympio did not organize elections of a democratic nature. As prime minister and interim head of state, he thus prevents a coalition of opposition parties made up of the Democratic Union of Togolese Populations (UDPT) and Juvento from presenting its candidates. His Togolese Unity Party thus won all the seats in the total absence of opponents, while Olympio was elected president under the same conditions. The new constitution that he had adopted the same day by referendum moved the country from a parliamentary regime to a semi-presidential regime granting him expanded powers.

Putting an end to the multi-party system that had hitherto prevailed in the country, Olympio did not organize elections of a democratic nature. As prime minister and interim head of state, he thus prevents a coalition of opposition parties made up of the Democratic Union of Togolese Populations (UDPT) and Juvento from presenting its candidates. His Togolese Unity Party thus won all the seats in the total absence of opponents, while Olympio was elected president under the same conditions. The new constitution that he had adopted the same day by referendum moved the country from a parliamentary regime to a semi-presidential regime granting him expanded powers.

Olympio quickly put in place an autocratic regime excluding the political elites of the north of the country and relying on those of the business community of the south, previously privileged during the colonial era. The following year, political parties other than the PUT were banned, the latter being de facto erected into a single party, and the opposition was repressed.

Sylvanus Olympio is not opposed to France but wishes to consolidate the independence of Togo by a policy of balance, by developing diplomatic and economic relations with countries other than France, such as Germany or the United States. . His policy is judged by the French government to be opposed to French interests. In May 1960, he confided to AFP: "I will do my best so that my country does without France".

Togo does not participate in the Abidjan and Brazzaville conferences of 1960, and in fact is not part of the African and Malagasy Union for Economic Cooperation. In September 1962, an agreement was signed which provided for the creation of a Togolese central bank composed of a Franco-Togolese management. The Togolese franc is guaranteed indefinitely by the French Treasury. At the beginning of 1963, Olympio plans to leave the franc zone (CFA).


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