Paulette Nardal

 



French

Paulette Nardal, née le 12 octobre 1896 à Saint-Pierre en Martinique et morte le 16 février 1985 à Fort-de-France, est une femme de lettres et journaliste française.

Militante de la cause noire avec sa sœur Jeanne, elle est une des inspiratrices du courant littéraire de la négritude et la première femme noire à étudier à la Sorbonne.

Elle arrive à Paris en 1920 et s'inscrit à la Sorbonne pour étudier l'anglais. Elle et sa sœur Jeanne, qui étudie la littérature, sont les premières étudiantes noires martiniquaises de la Sorbonne à une époque où peu de femmes et de Noirs avaient accès à cette institution. Elle y soutient sa thèse sur l'écrivaine et abolitionniste américaine Harriet Beecher Stowe, auteure en 1852 de La Case de l'oncle Tom

Paulette Nardal tient un salon littéraire dans l'appartement qu'elle partage au 7 rue Hébert avec ses deux sœurs à Clamart. Elle cherche à mettre en relation les diasporas noires. Elle aborde la question de l’émancipation des femmes et pose les prémices de la théorie de la Négritude. Dans son salon littéraire se croiseront des écrivains célèbres tels que Léopold Senghor, Aimé Césaire qui feront part de leur expérience d'étudiants en métropole, Jean Price Mars de passage dans la capitale, Léon-Gontran Damas, René Maran qui racontera les péripéties rencontrées avec son livre Batouala, et d'autres venus d'Afrique, de Haïti et de New York, notamment ceux de la Harlem Renaissance comme Claude McKay. En 1928, elle rejoint la Dépêche africaine, une revue panafricaniste.

Paulette Nardal fonde en 1931 avec les écrivains haïtien Léo Sajous et guyanais René Maran La Revue du Monde Noir, qui est éditée en français et anglais. Son objectif affiché est de « créer entre les Noirs du monde entier, sans distinction de nationalité, un lien intellectuel et moral qui leur permette de mieux se connaître, de s’aimer fraternellement, de défendre plus efficacement leurs intérêts collectifs et d’illustrer leur race ». La revue cesse de paraître en 1932, après seulement six numéros à cause de contraintes économiques. Ses sœurs Jeanne et Andrée étaient aussi des contributrices de la revue, tout comme leur cousin germain Louis–Thomas Achille. D'autres écrivains vont reprendre le flambeau de ce courant littéraire de la Négritude, tels que Césaire ou Senghor, notamment avec la revue L'Étudiant noir, tout en omettant largement de donner crédit à Paulette Nardal qui écrira : « Césaire et Senghor ont repris les idées que nous avons brandies et les ont exprimées avec beaucoup plus d’étincelles, nous n’étions que des femmes ! Nous avons balisé les pistes pour les hommes ».

Durant cette période, elle devient aussi secrétaire du parlementaire martiniquais socialiste Joseph Lagrosillière puis de Galandou Diouf, élu député du Sénégal en 1934. Elle poursuit son engagement politique notamment contre l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie fasciste de Mussolini.

En 1937, elle se rend au Sénégal sur l'invitation de son ami Léopold Sédar Senghor.


English

Paulette Nardal, born October 12, 1896 in Saint-Pierre, Martinique and died February 16, 1985 in Fort-de-France, was a French writer and journalist.

Activist of the black cause with her sister Jeanne, she is one of the inspirations of the literary current of negritude and the first black woman to study at the Sorbonne.

She arrived in Paris in 1920 and enrolled at the Sorbonne to study English. She and her sister Jeanne, who studies literature, are the first black Martinican students of the Sorbonne at a time when few women and blacks had access to this institution. She defended her thesis on the American writer and abolitionist Harriet Beecher Stowe, author in 1852 of Uncle Tom's Cabin.

Paulette Nardal holds a literary salon in the apartment she shares at 7 rue Hébert with her two sisters in Clamart. She seeks to connect black diasporas. She addresses the question of the emancipation of women and lays the foundations of the theory of Negritude. In its literary salon will meet famous writers such as Léopold Senghor, Aimé Césaire who will share their experience as students in metropolitan France, Jean Price Mars passing through the capital, Léon-Gontran Damas, René Maran who will recount the adventures encountered with his book Batouala, and others from Africa, Haiti and New York, notably those from the Harlem Renaissance like Claude McKay. In 1928, she joined the African Dispatch, a pan-Africanist magazine.

Paulette Nardal founded in 1931 with the Haitian writers Léo Sajous and Guyanese René Maran La Revue du Monde Noir, which is published in French and English. Its stated objective is to "create between Blacks all over the world, without distinction of nationality, an intellectual and moral bond that allows them to know each other better, to love each other fraternally, to defend their collective interests more effectively and to illustrate their breed ". The journal ceased publication in 1932, after only six issues due to economic constraints. His sisters Jeanne and Andrée were also contributors to the magazine, as was their first cousin Louis–Thomas Achille. Other writers will take up the torch of this literary current of Negritude, such as Césaire or Senghor, in particular with the review L'Étudiant noir, while largely omitting to give credit to Paulette Nardal who will write: "Césaire and Senghor took over the ideas that we brandished and expressed them with much more sparks, we were only women! We have marked the trails for men”.

During this period, she also became secretary to the socialist Martinican parliamentarian Joseph Lagrosillière then to Galandou Diouf, elected deputy of Senegal in 1934. She continued her political commitment, in particular against the invasion of Ethiopia by the fascist Italy of Mussolini.

In 1937, she went to Senegal at the invitation of her friend Léopold Sédar Senghor.

Commentaires