Patrice LUMUMBA

 


French

Patrice Émery Lumumba est un homme d'État congolais, premier Premier ministre de la République démocratique du Congo de juin à septembre 1960. Il est, avec Joseph Kasa-Vubu, l'une des principales figures de l'indépendance du Congo belge.

Il est considéré en République démocratique du Congo comme le premier « héros national » du pays post-indépendance.

En 1958, à l'occasion de l’Exposition universelle de Bruxelles, première du genre après la guerre et qui a un grand retentissement dans le monde, des Congolais sont invités en Belgique, dont Patrice Lumumba. Mécontent de l'image paternaliste envers le peuple congolais et peu flatteuse présentée par l'exposition, Lumumba se détache des libéraux et, avec quelques compagnons politiques, noue des contacts avec les cercles anticolonialistes de Bruxelles. Dès son retour au Congo, il crée le Mouvement national congolais (MNC), à Léopoldville le 5 octobre 1958.

En décembre 1958, il est présent à la Conférence des Peuples africains à Accra, qui constitue pour lui un tournant politique essentiel. Il y rencontre, entre autres, l'Antillo-Algérien Frantz Fanon, le Ghanéen Kwame Nkrumah et le Camerounais Félix-Roland Moumié, qui ont notamment en commun d'insister sur les effets délétères du régionalisme, de l'ethnisme et du tribalisme qui selon eux minent l'unité nationale et facilitent la pénétration du néocolonialisme. À l'issue de la conférence, Lumumba, désormais fermement indépendantiste, est nommé membre permanent du comité de coordination.

En 1960, deux ans après le Ghana, le Congo accueille à son tour une conférence panafricaine. Confronté à la sécession du Katanga (vaste province au sud du pays) soutenue par la Belgique, Lumumba dénonce le fédéralisme comme une manœuvre néocolonialiste : « Sous le camouflage du mot fédéralisme, on veut opposer les populations du Congo [...]. Ce que nous voyons aujourd'hui, c'est que ceux qui préconisent le fédéralisme, préconisent en réalité le séparatisme. Ce qui se passe au Katanga, ce sont quelques colons qui disent : Ce pays devient indépendant et toutes ses richesses vont servir à cette grande nation, la nation des Nègres. Non, il faut le Katanga État indépendant, de telle manière que demain c'est le grand capitalisme qui va dominer les Africains ».

Mais les effets du premier discours de Lumumba, retransmis par la radio, se font rapidement sentir dans la population congolaise. Les paroles en sont interprétées comme anti-belges, alors que les fonctionnaires belges restent présents à tous les échelons de l'administration congolaise et que, dans l'armée, le cadre d'officiers reste également belge en attendant la formation des premières promotions d'officiers congolais. Cette situation provoque, dans quelques casernes, une révolte qui gagne des populations civiles, surtout dans la capitale Léopoldville. Des officiers et aussi des cadres belges de l'administration sont chassés, malmenés et quelques-uns sont tués. Des émeutes visent les entreprises des Blancs, des pillages ont lieu, des femmes européennes sont violées. Dès lors, une grande majorité de cadres européens du gouvernement et des entreprises prennent la fuite avec leurs familles

English

Patrice Émery Lumumba is a Congolese statesman, first Prime Minister of the Democratic Republic of Congo from June to September 1960. He is, with Joseph Kasa-Vubu, one of the main figures of the independence of the Belgian Congo.

He is considered in the Democratic Republic of Congo as the first "national hero" of the post-independence country.

In 1958, on the occasion of the Universal Exhibition in Brussels, the first of its kind after the war and which had a great impact in the world, Congolese were invited to Belgium, including Patrice Lumumba. Unhappy with the paternalistic image towards the Congolese people and unflattering presented by the exhibition, Lumumba broke away from the liberals and, with some political companions, established contacts with anti-colonialist circles in Brussels. Upon his return to Congo, he created the Congolese National Movement (MNC), in Léopoldville on October 5, 1958.

In December 1958, he was present at the Conference of African Peoples in Accra, which constituted an essential political turning point for him. There he met, among others, the Antillean-Algerian Frantz Fanon, the Ghanaian Kwame Nkrumah and the Cameroonian Félix-Roland Moumié, who have in particular in common to insist on the deleterious effects of regionalism, ethnicity and tribalism which according to them undermine national unity and facilitate the penetration of neocolonialism. At the end of the conference, Lumumba, now firmly pro-independence, was named a permanent member of the coordination committee.

In 1960, two years after Ghana, the Congo in turn hosted a Pan-African conference. Faced with the secession of Katanga (a vast province in the south of the country) supported by Belgium, Lumumba denounced federalism as a neocolonialist manoeuvre: “Under the camouflage of the word federalism, we want to oppose the populations of the Congo […]. What we see today is that those who advocate federalism are actually advocating separatism. What is happening in Katanga is a few settlers saying: This country is becoming independent and all its wealth will be used for this great nation, the nation of Negroes. No, we need an independent Katanga State, so that tomorrow big capitalism will dominate Africans”.

But the effects of Lumumba's first speech, broadcast by radio, were quickly felt by the Congolese population. The words are interpreted as anti-Belgian, while Belgian civil servants remain present at all levels of the Congolese administration and while, in the army, the cadre of officers also remains Belgian pending the training of the first promotions of Congolese officers. This situation causes, in some barracks, a revolt which gains civil populations, especially in the capital Léopoldville. Officers and also Belgian executives of the administration are hunted, manhandled and some are killed. Riots target white businesses, looting takes place, European women are raped. As a result, a large majority of European government and business executives flee with their families.




Commentaires